© photo : Pau FC
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Analyse d'un quart
EN STATS – Quelques éléments d’analyse d’un début de saison fou. Oui, disons-le clairement. Ne nous cachons pas derrière des « Oui souvent on démarre bien mais après ça coince » et autres prudences qui voudraient nous éviter de futures déceptions : ce début de saison est fou.
Les résultats d’abord, totalement au-dessus des normes de notre club, mais le plus fou dans l’histoire, c’est le niveau de jeu d’une équipe qui est parfois dans une division différente de ses adversaires.
Alors peut-être tout ceci ne va pas durer, mais 9 journées, plus qu'un quart du championnat c’est suffinant pour dépasser le simple hasard. De grandes tendances se dégagent et elles disent des choses :
Si on l’ouvre, tu perds
Six ouvertures du score, six victoires. Clinique.
Annecy, Reims, Boulogne et Clermont ont subi notre ouverture du score et son aggravation. Rodez a tenté de lutter mais n’avait pas le niveau pour tenir une deuxième mi-temps. Laval s’est accroché, bien aidé par la barre trouvée par Touzghar mais malgré un sursaut final, leur défaite fut logique et acceptée par leur propre coach.
Réglons ça vite, 21 minutes suffisent
On l’ouvre, et on gagne, parce que l’on rentre fort dans nos matchs.
Trois de nos buts ont été marqués dans le première quart d’heure, 4 dans les deux quarts suivants pour un total de 11 buts marqués avant la pause. En comptant uniquement nos buts en première période nous serions la 8è attaque du championnat (oui j’aime les stats inutiles).
Plus concrètement, 5 de nos ouvertures du score ont eu lieu avant la 21è minute. Seul Laval nous a résisté jusqu’à la 53è minute. Et même lorsque l’on s’effondre à domicile, c’est du travail vite fait bien fait, plié avant la mi-temps.
Il n’y a qu’à l’extérieur que l’on a du attendre la deuxième mi-temps pour faire la différence (Bastia, Rodez)
One for the money, two for the show
Un seul 1-0, aucun score vierge. Même dans un soir sans face au Red Star, le Pau FC pense spectacle et fait le chaud : double rouge, pénalty. Plus sérieusement, je pourrais rajouter qu’avant le rouge de Pouilly, Usaï s’apprêtait à basculer sur un audacieux 3-4-2, préférant perdre en essayant que limiter la casse.
Au final, en 18 mi-temps, il n’y a que lors de la deuxième face à Reims et la première contre Laval qu’il ne s’est rien passé. Vous voudrez peut être compléter avec la deuxième période à Boulogne mais on y touche deux fois la barre. Le show toujours.
Enfin, ce sens inné du spectacle se retrouve aussi dans nos résultats avec seulement 2 nuls depuis début août.
La meilleure défense, c’est la (troisième) attaque
Meilleure défense de L2 avec seulement 8 buts encaissés, le Pau FC était proche d’un cinquième clean sheet vendredi. Les J&B en comptent déjà 4 et sauf erreur, personne ne fait mieux en L2. On peut ajouter à cette solidité, qu’il n’y a que deux matchs où les J&B ont cédé plus de deux fois.
Et quand on combine cela au fait que l’on a marqué lors de 8 de nos 9 matchs, forcément cela donne de belles choses. Mieux on plante sans se restreindre : avec deux matchs à 3 buts et quatre à 2 buts.
Voyageur solide
Bon cette stat est assez simple : on est invaincu en 4 déplacements.
Cette solidité dans les résultats, l’est aussi dans le mental : mené dans le contexte « SPÉCIAL » de Furiani (gros clin d’oeil), les jaunes ont réussi a revenir. Pareil à Nancy, les lorrains ont mené, on est revenu, ils ont voulu remener, bah on est re-revenu, grâce à un Pathé galactique.
A confirmer à Grenoble qui vient de lancer sa saison puis dans le Chaudron.
Black hole or starting point ?
Deux manières d’analyser le trou d'air audonien : d’un côté, il est vrai que « Sans notre seule défaite, nous serions invaincus », comme aurait aimé le préciser le philosophe belge JP Smet.
Mais la réalité des causes et des conséquences fait que sans cette claque, nous n’aurions probablement pas réussi notre 12/12. Ce gros point bas a révélé certaines faiblesses mais il a aussi permis par la suite de montrer une forte capacité a encaisser et se relever.
N’oublions pas que même sur ce pire match de la saison, nous avons réussi a faire douter le Red Star. Même à 0-2 et dix contre onze, si jamais Dong plante vers l’heure de jeu, qui sait…
Mais nul doute qu’au final ce fût un mal pour un bien.
Surclassés ?
Après 9 journées, le classement commence a témoigner d’une certaine logique et si on regarde celui de nos adversaires déjà affrontés :
- On compte une victoire (Reims, 5è) et une taule (Red Star, 4è) face aux deux équipes du top 5 rencontrées.
- On a ramené qu’un nul de l’équipe qui galère (Bastia, dernier et aucune victoire jusqu’ici)
- Mais on a rapporté 4 points de nos deux déplacements chez des équipes du ventre mou qui regarde vers le haut (Nancy et Rodez, 7è et 8e)
- Enfin, on a battu les 4 représentants du ventre mou qui semble parti pour une saison compliquée (Clermont, 12è et Annecy, Boulogne et Laval respectivement 15è, 16è et 17è)
Il nous reste donc encore a faire nos preuves face aux gros bras troyens et stéphanois puis tester notre capacité a se comporter comme une vraie équipe de tête chez des Dunkerque ou Montpellier.
Des buteurs, des passeurs, plein !
Dans les signes qui ne trompent pas et donnent de l’espoir ces deux stats sont pour moi ultra importantes :
- On compte déjà 10 buteurs (8 si on enlève Mboup et Arconte qui ne sont plus là) ! Tous nos offensifs ont planté (sauf Zuliani) et même si Versini et Sadik se détachent, le danger vient de partout.
- Même choses pour les passeurs avec 9 joueurs différents (8 sans Mboup) avec entre autres nos quatre milieu à la baguette (5 des 10 passes dé pour Meddah, Beusnard, Touzghar (x2), Bobichon), dans nos milieux seul Gasnier est pour l’instant muet.
Cette plasticité d’un effectif où tout le monde est au niveau se voit à tous les postes. Cette impression a été confirmée par une semaine à 3 matchs où le 11 titulaire a pu fortement bouger sans voir de différences dans les perfs. Un exemple à mettre en avant : Glossoa, doublure officielle de Tom Pouilly mais qui compte déjà 2 passes dé et montre qu’il ne va pas se contenter d’une étiquette de remplaçant attitré.
La part des anges
Toute performance ne se fait sans réussite. Et s'il a montré un gros niveau de jeu, le Pau FC a aussi eu quelques faits avec lui.
Je ne vais pas tout lister mais débutons par le commencent avec notre ami annéciens Josué Tiendrébéogo qui nous a généreusement facilité la tâche en ouverture du championnat. Grace à un premier jaune totalement inutile dès la 4è minute et jeu (à 90m de ses buts s'il vous plait) avant d’achever son oeuvre avec un deuxième jaune pour excès d’engagement (c’est comme ça qu’on appelle des crampons nettoyés sur une cheville) alors que l’arbitre allait siffler la mi-temps.
Nous pourrions aussi parler de ce CSC d’une incroyable justesse par le ruthénois Magnin ou du fait que Giovani Versini était, potentiellement, un bon mètre hors jeu sur son deuxième but.
What’s wrong doc ?
J’aimerais bien vous dire « Attention parce que… » mais je n’ai rien a dire. On a les résultats, on a la manière, on a un coach qui jusqu'ici gère parfaitement ses troupes et au rythme actuel la pression du maintien pourrait sauter avant Noël !
Le « pire » dans tout ça, c’est que pour moi, nous n’avons pas encore vu tout le potentiel de l’équipe. En pointe par exemple, Sadik ou Sissoko n’ont pu faire que 4 matchs. Messi compte seulement 3 rencontres. Le quatuor défensif (Kalulu, Ruiz, Briançon, Pouilly) n’a pas enchainé deux matchs complets depuis les 3è et 4è journées.
Bref, cette équipe au potentiel de dingo fait déjà de belles choses et laisse espérer une « saison à la Dunkerque ». Encore quelques semaines et un passage au double révélateur (dep à Sainté puis réception de Troyes en 6 jours) pour savoir si on passe des espoirs à la réalité.
PS : 12, 15, 21 er 24. C’est les jours de mai où se jouent les play-off et matchs de barrages pour la L1. Juste au cas où.
Écrit par Alexandre.
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