S3 #8 - La Trilogie du Vendredi
ANTI-RÉSUMÉ – Adishatz la famille, Le mois passé vient d’ébranler beaucoup de nos certitudes et même quelques-uns de nos dogmes. D’abord légers, puis davantage cinglants, voire ironiques et narquois, nous avons toujours trouvé notre salut dans l’équilibre. Nous nous moquions, nous rigolions, puis, dans une ultime escarmouche fagotée de succès, le club sauvait sa peau et nous recommencions. La situation, grave, dans laquelle nous écrivons ces lignes est un nouveau défi qu’il nous appartient de relever. Aujourd’hui, nous en posons la première pierre.
Depuis la danse que nous avons infligée à Laval (une La-valse, donc), trois fois quatre-vingt dix minutes se sont écoulées. Nous avons pris trois buts, nous en avons mis davantage, notre football n’a jamais paru aussi beau, nos maillots le sont toujours autant, et, finalement, nous avons pris 7 points. Après un de ces matchs, en manque de sommeil et en quête de sang-froid, nous nous sommes surpris à lire une statistique qui ferait se pâmer n’importe quel supporter jaune et bleu: environ 60% de chances de jouer un barrage pour la montée…
N’en cherchez pas, il n’y a aucune raison valable de justifier ce premier tiers de championnat. Alors, fidèles prosaïques de nos états, nous nous sommes rappelés que nous pouvions rejoindre, étant jeunes, l’espace d’un moment, le monde surnaturel des phénomènes inexpliqués. Que ce moment était attendu chaque semaine, comme une tradition de fond de canapé, et qu’il me jetait au visage ceux de Sarah Michelle Gellar, de Jessica Alba ou d’Alyssa Milano. Avec mes grandes sœurs, pas de football le samedi soir, y’avait Charmed, ou Buffy contre les Vampires. La Trilogie du Samedi, elles appelaient ça.
Vingt ans plus tard, j’ai ma revanche, ma trilogie fantastique à moi. Ce n'est plus le samedi, mais le vendredi soir. Ça n'est plus sur M6. Ça n'envoie plus de sorts, ne fabrique plus de potions et pourtant, la magie existe vraiment. Si, j’vous jure les filles, croyez-moi putain. Et généralement je prenais une tarte avant de filer dans ma chambre, maudissant cette soirée du samedi et attendant la suivante.
Installez-vous, montez légèrement le volume, saisissez vos plaids et vos meilleures friandises, on vous anti-résume rapidement la dernière trilogie du vendredi.
Rodez - Pau (1-2)
Comme dans Charmed, la puissance est venue du collectif. Et puis un peu aussi de Mathis “Être de Lumière” Magnin pour le CSC. A juste titre, et il faudra reconnaître plus tard que le Pau FC a moins de mal à gérer les rencontres avec ses exs que la plupart d’entre nous, nous redoutions de croiser les forces du mal ruthénoises: Jean Lambert et Tairyk. Au final, une brave incantation du Livre des Ombres Usaiennes aura suffi.
Pau - Clermont (3-1)
Programmé en Prime Time, c’était le Buffy contre les Vampires de cette trilogie. On s’attendait à des auvergnats qui prendraient à coeur ce rôle de tueur aux dents longues, assoiffés du sang de leur victime. On s’était imaginé le crime familial, avec Henri Saivet en bourreau insensible. Pourtant, très vite, cet épisode s’est enfermé dans un récit à sens unique. Les vampires, c’est plus ce que c’était. On avait Spike, Drusila, Angel… on s’est retrouvés avec des étudiants en école de commerce déguisés pour Halloween.
Grenoble - Pau (1-1)
La soirée se termine sur un épisode en forme de mémento de Smallville. Le Pau FC, comme Superman, a mis du temps à utiliser ses super-pouvoirs afin de faire le bien autour de lui. Trop occupé à vouloir plaire aux filles, ou s’entêtant à produire des choses dont tout le monde se fout, notre super-héros a dû attendre les ultimes secondes du programme pour finalement surpasser son ennemi. Pas encore Superman, mais déjà autre chose qu’un simple glandu.
Publicité, Météo, un épisode de Sport6 et au lit. Encore une excellente soirée télé.
Allez, bonne journée le Béarn.
Écrit par Tom & Font.
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