#8 – Que’m soi lhevat lèu de la taula qu’aví de partir tà Bordèu.

L'ANTI-RÉSUMÉ – Adishatz la famille, 15ème journée de championnat et déplacement en terre girondine, au stade René Gallice, où nos jaunes et bleus qui tournent bien vont affronter le daron boss du Game de jadis, les Girondins de Bordeaux.

Samedi 12 novembre 2022. Ça y est. Le plus grand match de la saison et l’un des plus importants de l’histoire moderne du Pau FC est aujourd’hui : nos maynats affrontent devant plus de 25 000 personnes le colosse déchu, les « Gigis », 2ème du classement du meilleur championnat du monde, la Ligue des Quasi Talents. Si avec ça vous n’êtes pas au stade ou devant votre télé, on peut plus rien pour vous.

On ne va pas rejouer l'histoire de France, mais un affrontement entre Girondins et Montagnards, ça rappelle quand même des souvenirs. Hâte de voir l'animation offensive proposée par le Pau FC avec une attaque Danton – Marat et un Robespierre des grands soirs en n°10.

j-2 : On le sait depuis des lustres, mais ça n’ajoute qu’à l’excitation : les Ultramarines vont fêter leur 35 ans ce samedi. On ne sait pas ce qui est prévu mais ça promet des décibels et des trous de pyrotechnie sur les parkas.

j-1 : Entre les Saivet, Tholot, d’Almeida ou encore le 16ème légendaire en Coupe de France, les articles pullulent sur la connexion entre les deux clubs. Allez, il est temps de couper le cordon.

j-2 encore : Une connexion qui aura vu, entre-autres, la flambée du bordelais Aaron Boupendza dans les rangs palois. Vous vous rappelez ? Salto arrière à chaque but. Bon, il n’a pas eu tellement la tête qui tourne en 2017 non plus.

h-10 : Sur le trajet qui nous mène à la capitale, un arrêt à Bazas est prévu. Sur le pré du Patronage Bazadais, le club local, le Pau FC avait joué il y quelques années un amical contre la réserve du FCGB. C'était Mathieu Chalmé la star, et il était coach de la B. C'était notre football, avant. Ni regret, ni oubli.

h-8 : Le match est encore loin mais l’excitation est déjà présente. Le Pau FC, qui, il y a 10 ans jouait en CFA devant 400 âmes pendant que Bordeaux flambait en ligue des champions, c'est bien la preuve que le football dépasse définitivement le multivers.

h-5 : Ciel bleu, 26 degrés en terrasse à Pey Berlan, pas mal de jouer Bordeaux fin août, on peut peut-être les surprendre.

h-4,5 : D'ailleurs, quelqu'un sait pourquoi le parvis de la mairie de Bordeaux est constamment trempé ? C'est sûr qu'en habitant à cet endroit, Abou Diaby devait glisser à chaque sortie pour faire des courses.

h-4 : On annonce Nišić et Ba dans les tribunes, les places sur la feuille de match deviennent aussi chères que l’essence désormais.

h-1 : La STUP arrive en bus sous escorte policière depuis Podensac. Au son des gremlins qu’on entend taper aux fenêtres de bus et des yeux de ceux en sortent, le parcage promet un rare moment de chorale.

h-15 minutes : Entrée dans le parcage, bordel ça change de Pontivy.

Coup d'envoi fictif : Tchouameni pousse un ballon pour Steeve Beusnard, lui qui est mis à l'honneur pour sa sélection en Coupe du Monde. Tchouameni, hein, pas Beusnard.

Réflexion sur le Coup d'envoi fictif : Pas sûr qu'il ait sa place dans le milieu à trois du Pau FC de toute façon, l'ami Aurélien. Entrée des joueurs sur la pelouse, les palois semblent déter à sortir le match de leur vie.

Coup d'envoi : Le Pau FC joue au Matmut, un match de Ligue 2, contre les Girondins de Bordeaux. Pincez-vous.

2ème : le parcage profite du pliage du tifo des Ultramarines pour montrer qu’à Pau, autre chose existe que Bayrou et la garbure.

5e : Les palois sont déjà mis à contribution défensivement, l’intensité proposée par les Marine et Blanc ne laissent rien présager de bon, ils veulent nous désosser.

7e : Soudaine surdité, je n’arrive pas à entendre mon acolyte à mes côtés. Ah non voilà, c’est le Virage Sud qui s’est mis à chanter.

15e : Evan’s est au four et au moulin, Bakwa fait de lui un derviche tourneur, mais notre JLE tiens bon.

18e : Centre dévié, ballon brûlant repris par Bakwa, arrêté du bout des gants par San Alex.

Depuis le début : Les palois sont retranchés dans leur 30 mètres mais quand il faut récupérer un ballon, le lessiver, et le donner dans le bon tempo, nos 3 maestros se font plaisir. Trio le plus hot depuis les Charlie’s Angels.

23e : On est mieux. Preuve en est avec cette sortie de balle côté droit, qui se renverse sur Beusnard parti en profondeur. Centre en deux touches et Bassouamina reste 10 secondes en l’air pour reprendre croisé de la tête. Et donc, là, on vient d'ouvrir le score. Les supporters palois crient jusqu’à voir en noir et blanc, la plupart perchés sur les grilles, devant des supporters médusés, pensant les palois civilisés.

24e : Le Pau FC vient donc d’ouvrir le score, sur sa 1ère occaz. D.i.n.g.u.e.r.i.e

26e : Poussin a les mains sur les hanches, le regard dans le vide, sûrement en train de penser au prix du m² de sa ville.

27e : Evan’s prend sa biscotte méritée, mangeant son bouillon avec courage.

27e, conseil : Attention à la biscotte dans le bouillon d'ailleurs. C'est bon, mais ça peut finir au fond du bol assez vite.

34e : Olliero, sous pression, cale un sombrero sur Elis avant de relancer propre au sol. On comprend plus ce qu’il se passe.

35e : Delaurier-Chaubet, bien lancé en profondeur, butte sur San Alex, impeccable. Il a quoi de moins qu’Aréola franchement ?

44e : Ignatenko s’écroule dans la surface, suite à un contact avec Evan’s, toujours dans les bons coups. Tous les bordelais s’excitent auprès de l’arbitre, qui reste de marbre, comme les pierres de leur ville toute blanche, là. 

45e : L’action continue, la balle revient dans la surface pour la tête d’Elis croisée, sur le poteau. Et ouais mon gars, Alberth, t’es pas Mons, t’es pas Valladolid !

45e, point stat : Le poteau palois qui a donc touché plus de ballons que notre avant-centre.

Mi-temps.  Tout le parcage se demande ce qu’il vient de vivre, sonné.

Mi-temps +5minutes : Ca chante et danse devant la buvette extérieure, malgré des prix de discothèque. La travée Nord is the New Durango.

Mi-temps +9minutes : Monsieur Michel, supporter des Girondins depuis 50 ans et probable propriétaire d'un duplex de 144m² au Ferret, invective à travers la grille : « On a 6 Ligue 1 nous ! ». Un palois, friand de chambrage, lui rétorque « Ouais, mais t'as 0 Coupe des Pyrénées... ».

Reprise, les pintes à 8€ à peine englouties.

47e: Les éclats de pyrotechnie qui descendent du Virage Sud viennent titiller les oreilles d’Alex Olliero. On est un peu loin, et c’est difficile de savoir si ce sont les torches UB ou notre gardien le plus chaud des deux.

50e : Les palois ne voient plus le ballon, on sent que les mecs en face sont vexés.

54e : Notre Mayron, 3 ballons touchés mais 24 coups d’épaules donnés, laisse sa place à Mohamed Yattara. Tholot oublie donc l’idée d’en marquer un deuxième.

54e : Par la suite, Bakwa centre à ras de terre pour Maja, qui n’a pas le temps d’armer, déjà 3 palois devant lui.

58e: A l’école, quand le mec à qui appartenait le ballon voulait pas jouer avec toi, tu arrêtais de jouer au ballon. Bon, là, les Girondins ne veulent pas jouer avec nous, mais on est obligés de rester sur le terrain.

63e : Les occasions s’enchaînent sur le but palois mais sans danger. Double changement pour Bordeaux. Les joueurs, le staff, le stade, tous s’agacent. Ça klaxonne un peu plus fort sur le périph’, ça dit plus pardon quand ça bouscule rue Sainte Catherine, Bordeaux prend ses plus beaux airs parisiens.

65 et 66e : Duel gagné par Noé Sow, puis Ruiz qui obtient un 6 mètres après un autre duel contre Elis. Sow-Ruiz, les rookies sont en train d’engloutir toute l’attaque girondine, sereins.

68e : Bassoua sort pour Sessi D’Almeida, maillot dans le short au niveau du menton, la course fière pour se placer, le regard haut. Salade de chevilles à venir.

69e : Ça loupe pas. Davitashvili, envoie un petit pont sur Saivet mais est stoppé par Sessi revenu de nulle part près de la surface. Maja envoie ensuite au-dessus. On le préférait dans le docu de Netflix, lui.

75e : Gregersen en sang, sort se faire soigner, après un contact aérien avec Yattara. Grosse tension sur la pelouse, les duels sont appuyés, ça joue pour tuer l’autre désormais.

80e : Pau est acculé. Zurab Davitashvili, encore lui, récupère un dégagement de la défense paloise, contrôle, et envoie un missile sol-air sur la barre d’Olliero. L’oxygène est désormais absent du parcage.

82e : Beusnard, complètement rôti, sort le travail bien fait, pour David Gomis.

86e : Barbet voit sa volée contrée par la défense paloise, héroïque.

87e : Sur le corner, San Alex boxe parfaitement un ballon poison dans sa surface. Il a quoi de moins que Mandanda franchement ?

88e : les Dieux du foot en ont décidé ainsi : après leur 30ème tir, les Bordelais marquent sur un centre côté gauche, Pirringuel devançant Evan’s pour fusiller à bout portant au second poteau. Il marque donc son 1er but en pro, MEGA CONTENT POUR LUI.

90e : 5 minutes de temps additionnel annoncé, les maynats paraissent dépassés, y a eu le feu partout. Le Virage Sud hurle plus qu’une Seat Ibiza, pot percé, immatriculée dans le 65.

91e : Tout le monde est sous l’eau sauf un : Olliero sauve du bout du pied la frappe de Maja. Il a quoi de moins que Lloris franchement ?

93e : Barbet enroule du gauche aux 20 mètres. San Alex détourne sur son poteau, devenu quasi christique. On annonce 5 malaises et 2 crises de larmes dans les tribunes, tout le monde sent que c’était la dernière banderille.

94e : Poussin harangue ses coéquipiers, c’est trop tard Gaëtan.

95e : Monsieur Lissorgue siffle la fin de la mise à mort, et les palois sont bien vivants, 1 partout. Le parcage explose et fête le résultat comme une Coupe du Monde. Une vraie hein, pas comme celle de cette année.

h+ after foot : 35 tirs à 3, prends ça la data. Le stade se vide vexé, tandis que les supporters palois célèbrent avec les joueurs, le sentiment que David a osé résister à Goliath.

h+22minutes : Poussin est vexé. Il aurait aimé nous « taper ». C’est valorisant.

h+23minutes : Ce génie voulait nous prouver que « c’est pas facile la Ligue1 ». Oh Gaëtan, à part ton public et ton melon t’as rien de Liguain, hein.

Bonne nuit le Béarn, le cordon est définitivement coupé, il y a maintenant 2 clubs en Aquitaine.

Écrit par Julien et Tom.

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